Antigone

Antigone de Jean Anouilh


Editeur : La Table Ronde
Année d'édition : 1946
Nombre de pages : 123

Résumé (piqué honteusement sur livr@ddict) :
"L'Antigone de Sophocle, lue et relue et que je connaissais par coeur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affiches rouges. Je l'ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre."

Antigone est la fille d'Œdipe et de Jocaste, souverains de Thèbes. Après le suicide de Jocaste et l'exil d'Œdipe, les deux frères d'Antigone, Étéocle et Polynice se sont entretués pour le trône de Thèbes. Créon, frère de Jocaste et – à ce titre – nouveau roi, a décidé de n'offrir de sépulture qu'à Étéocle et non à Polynice, qualifié de voyou et de traître. Il avertit par un édit que quiconque osera enterrer le corps du renégat sera puni de mort. Personne n'ose braver l'interdit et le cadavre de Polynice est abandonné à la chaleur et aux charognards.

Seule Antigone refuse cette situation. Malgré l'interdiction de son oncle, elle se rend plusieurs fois auprès du corps de son frère et tente de le recouvrir avec de la terre. Ismène, sa sœur, informée de sa décision, refuse de la suivre, craignant sa propre mort.

Très vite, Antigone est prise sur le fait par les gardes du roi. Créon est obligé d'appliquer la sentence de mort à Antigone 

Voilà une pièce qui m'a permis de me souvenir des raisons pour lesquelles je n'aime pas la tragédie. Non vraiment, j'ai beaucoup de mal avec ce genre-là. Et Antigone de Jean Anouilh n'arrange rien.
C'est une tragédie en un acte unique. Pas de découpage entre différents actes, pas même avec des scènes. Les allées et venues des personnages s'enchaînent sans interruption. Lorsqu'une figure sort de scène, une autre arrive immédiatement après. Il n'y a pas de changement de lieu ou de décor, car toute la pièce se déroule dans la même salle. Celle-ci doit être neutre selon les didascalies. C'est en quelque sorte une antichambre. Peut-être est-ce celle de l'enfer qui sait ? Quand on sait ce qui arrive aux personnages c'est une signification symbolique qu'on pourrait effectivement lui donner. Et je dois avouer que ce n'est pas quelque chose qui me plait. Ce décor neutre sent trop fort la mort qui plane sur les héros. Alors évidemment, c'est fait exprès. Après tout c'est une tragédie. Mais j'en profite de poster ce billet sur ce blog pour dire mon avis, et en l'occurrence, je n'aime pas ça du tout.

Lorsqu'on lit une tragédie, la fin est connue d'avance. Elle sera bourrée de morts, parfois de pleures. Le genre de la tragédie se concentre uniquement sur la vie de nobles personnages. Autant vous dire qu'ils n'ont pas les mêmes problèmes que nous... et c'est peut être pour ça que je m'ennuie autant à chaque fois que je lis ou que je vois une tragédie. Ici, la princesse se retrouve face à l'interdiction d'honorer son frère en lui offrant une sépulture convenable. Quant au Roi, il est contraint de faire mettre à mort sa nièce, qui d'une part a agit contre la loi, et qui d'autre part, à chercher à le faire savoir. J'avoue que j'ai du mal avec ces héroïnes qui crient à qui veut bien l'entendre qu'elles souhaitent mourir, que le bonheur est quelque chose qui ne les intéressent pas. A la fin, elle finit même par dire :

P.116 :
"Oui. Pardon, mon chéri. Sans la petite Antigone, vous auriez tous été bien tranquilles. Je t'aime..."

Ce sont presque ses dernières phrases. Ça fait très calimero je trouve. Elle décide de mourir pour ce qu'elle croit être juste, c'est une belle idée. Mais je trouve que cette petite phrase vient rajouter une note d'immaturité là-dedans. Alors après, j'avoue être très terre-à-terre. J'imagine qu'il y a peut être un autre sous-entendu. Mais à chaud comme ça (je viens tout juste de le terminer), Antigone m’apparaît comme une enfant, pas comme une femme. C'est peut être aussi la tragédie qui veut ça.

Sachez cependant, que je ne suis pas non plus de mauvaise fois. Je n'ai pas su apprécier la pièce car c'est un genre que je n'ai jamais aimé. Mais il faut dire une chose, c'est une très bonne pièce. Elle n'est pas très conforme aux règles établies par la tragédie (trois ou cinq actes, les dialogues en vers, etc) mais question crainte et pitié il y a ce qu'il faut (cf. le dialogue entre Antigone et Créon). J'ai même eu le petit sourire en coin lors de la scène de la rédaction de la lettre d'adieu. Le garde a su dédramatiser l'ambiance !

Honnêtement, je n'aurais très certainement jamais lu cette pièce (qui prenait la poussière sur mon étagère) si je ne m'étais pas inscrite au baby challenge théâtre. Merci donc à ses organisateurs :)





2 commentaires:

  1. J'aime bien ton avis ^^, mais il y a certains points dans lesquelles je ne suis pas d'accord à savoir le personnage d'Antigone. Je pense vraiment qu'elle a dit tout haut ce que les gens pensaient tout bas. Et je pense également que c'était une sorte d'allégorie de la justice, du martyre. Enfin bref, j'adore Antigone de Jean Anhouille, celle de Sophocle moins.
    Une très belle pièce de théâtre qu'il faut lire ! En tout cas moi j'ai adoré 8D.

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  2. Il faut que je lise celle de Sophocle, pour me faire une autre idée de cette histoire. Mais la version d'Anouilh n'a malheureusement pas su me convaincre. Le problème c'est que nous n'avons ici que la version des nobles de ce qu'il se passe. C'est une tragédie, il est donc exclu de faire intervenir des gens du peuple. Mais je trouve que du coup, on s'enferme entre les seuls points de vu d'Antigone et de Créon. Ce qui fait qu'on ne se rend pas assez compte de l'ampleur du problème. Et que du coup, le côté martyre ne m'a pas touchée. Enfin après... comme dit dans mon billet, je suis très cynique lorsqu'il s'agit de tragédie. Je comprends tout à fait ton point de vu en tout cas ;)

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